

Afin de débuter un dé-confinement, le gouvernement a décidé contre l’avis des experts scientifiques d’une reprise des écoles le 11 mai, des collèges le 18 mai et des lycées courant juin. La quasi totalité des élus de notre archipel (président de région, présidente du département, tous les maires sauf 4) ont décidé de ne pas ouvrir les établissements scolaires dont ils sont responsables. Ces décisions semblent, par conséquent, protéger les enseignants et particulièrement les enseignants d’EPS très exposés par ce risque épidémiologique dans l’exercice de leur fonction aussi bien pour eux que pour leurs élèves. Des revirements de position sont cependant toujours possibles et c’est pourquoi le SNEP-FSU Guadeloupe met à votre disposition un kit “Reprise ou pas” ! Vous y trouverez nos analyses du protocole et tout ce dont vous aurez besoin pour argumenter et convaincre.
La position du SNEP-FSU Guadeloupe
Ce qu’il faut retenir de notre analyse c’est que la reprise d’une EPS en présentielle est prématurée. A la lecture de ce protocole, nous nous sommes forgés l’intime conviction que l’administration ne souhaitait pas permettre la pratique physique en présentiel. En effet, l’ensemble des points majeurs est sans cesse renvoyé à la responsabilité des enseignants sans jamais que l’administration n’assume la sienne. C’est le cas pour les espaces de pratique, pour les distances, pour l’utilisation de matériel collectif, pour les APSA supports mais surtout pour les vestiaires. La tournure alambiquée peut laisser croire lors d’une première lecture à un possible : “Afin de s’affranchir de l’utilisation des vestiaires, demander aux élèves de venir en tenue de sport dès le matin.” Cependant, cela reste dans ce protocole sanitaire une injonction et si ce n’est pas fait, la responsabilité de l’enseignant sera engagée. Il s’agit là encore d’un désengagement inacceptable de la responsabilité de l’administration. Sans vestiaire et sans douche, nous ne pouvons garantir la sécurité sanitaire de nos élèves en leur permettant de retirer leurs vêtements souillés et de se laver pour évacuer les gouttelettes présentes sur eux suite à la pratique physique. Sachant l’impasse dans laquelle nous serons à la fin de la séance à moins d’engager notre propre responsabilité, nous ne pouvons rationnellement engager nos élèves dans une pratique physique.
Le CHSCTA de Guadeloupe a d’ailleurs comme le SNEP-FSU Guadeloupe, conclu que le protocole sanitaire contraignait à une pratique sans vestiaire, à découvert et sans échange de matériel.
Fiche “activités sportives et culturelles” et absence de fiche spécifique à l’EPS
Un premier réflexe corporatiste (qu’il faut garder mais pour plus tard) nous amènerait à y voir principalement une attaque contre l’UNSS et nos forfaits AS. C’est sûrement le cas idéologiquement, mais nous analysons cette écriture du protocole également sous un autre angle. Celui du rétropédalage d’une administration suite aux déclarations idéologiques et hâtives de députés LREM autour des “2S2C” (sport, santé, culture, civisme). Qui plus est, reprises sans recul par notre ministre pris de cours par le Président Macron et tentant de s’accrocher aux moindres propositions qui lui étaient faites pour faire croire qu’il maîtrisait quelque chose…
Sous cet angle, l’absence de partie consacrée à l’EPS et l’apparition d’une fiche thématique “activités sportives et culturelles” renvoyant la responsabilité quasi en tout point aux enseignants, nous laisse plutôt penser que l’administration a dû ménager les apparences des déclarations du ministre tout en rendant la pratique physique quasi impossible. En l’absence de connaissances scientifiques précises (masques, …) et de la complexité à faire respecter les gestes barrières, il est probable que son intention première était surement de ne pas proposer d’EPS comme d’autres pays l’ont fait (Québec, ..). C’est dans ce sens qu’il faut analyser l’absence de fiche consacrée à l’EPS. A l’opposé, l’apparition d’une fiche “activités sportives et culturelles” très fortement neutralisée par les points de protocole faisant porter la responsabilité aux enseignants est à analyser comme un pur produit de communication visant à ne pas déjuger le ministre et les députés de la majorité mais sans intention qu’une pratique physique ait lieu.
Objectif septembre
Les annonces actuelles du ministre Blanquer s’orientent vers une solution mixte à la rentrée de septembre : présentiel et distanciel. Les universités, quant à elles, sont priées de privilégier l’enseignement à distance. Nous espérons d’ici là une évolution du protocole et l’apparition d’une fiche thématique EPS la rendant possible sans faire porter les responsabilités sanitaires sur les enseignants. Pour ce faire, il faudra que l’épidémie soit bien maîtrisée pendant le dé-confinement afin de permettre de revoir certains points comme par exemple le passage dans les vestiaires, les douches. Il est, cependant, très probable que l’EPS ne pourra reprendre en septembre en groupe de plus de 15 élèves. L’impact sera donc important sur le temps de présentiel accordé à l’EPS. Un enseignement en distanciel devra donc être articulé avec l’enseignement en présentiel afin de ne pas laisser croire que notre discipline pourrait se contenter d’un créneau de 2h par semaine voire par quinzaine. Rien ne remplacera la pratique et le manque d’assiduité dans la phase distancielle a prouvé que les élèves, les collègues et les familles plébiscitaient l’approche sur des APSA variées en présentiel. Cependant, il va falloir nous réinventer. L’enjeu est sûrement dans la mise au point d’outils de suivi individualisé que nous pourrons aussi bien utiliser à distance qu’en présentiel. A notre sens, ce seront ces outils qui pourront jouer ce rôle d’articulation pendant la période d’EPS “light » et nous permettre de maintenir une alternance de pratique autonome et présentielle. La période jusqu’au mois de juillet est pour nous cruciale pour nous y préparer. Les militants du SNEP-FSU Guadeloupe ont proposé d’ouvrir les réflexions à partir du bilan de la phase de confinement. Des outils ont été échangés au cours d’un troc Snep-Covid-Peda en ligne. Nous vous les mettrons prochainement à disposition. N’hésitez pas à nous transmettre également vos productions. Dans cette période, la solidarité professionnelle devra être encore plus au cœur du service public ! Le SNEP-FSU Guadeloupe, comme toujours, répondra présent.
Kit “Reprise ou pas !” : http://www.snepfsu-guadeloupe.
Afin de débuter un dé-confinement, le gouvernement a décidé contre l’avis des experts scientifiques d’une reprise des écoles le 11 mai , des collèges le 18 mai et des lycées courant juin. La quasi totalité des élus de notre archipel (président de région, présidente du département, tous les maires sauf 4) ont décidé de ne pas ouvrir les établissements scolaires dont ils sont responsables. Ces décisions semblent, par conséquent, protéger les enseignants et particulièrement les enseignants d’EPS très exposés par ce risque épidémiologique dans l’exercice de leur fonction aussi bien pour eux-même que pour leurs élèves . Des revirements de position sont cependant toujours possibles et c’est pourquoi le SNEP-FSU Guadeloupe met à la disposition des enseignants d’EPS de l’archipel un kit « Reprise ou pas » ! Ils y trouveront tout ce dont ils ont besoin pour argumenter et convaincre.
M le Recteur,
nous vous remercions pour la réaction rapide et le courrier transmis visant à rassurer nos collègues.
Vous proposez de mettre en place “un accompagnement personnalisé au mois de mai” pour les collègues en carte scolaire. Vous précisez qu ‘Ils auront, en tout état de cause, la possibilité de formuler des vœux au même titre que l’ensemble des enseignants”.
Nous craignons donc que la solution proposée ne fasse qu’accentuer les craintes concernant l’équité et la transparence comme nous vous le signifions dans un mail précédent.
En effet, si les cartes scolaires sont prononcées, c’est qu’elles sont connues. Cela veut donc dire que la connaissance du mouvement n’est plus la même puisque certaines zones sont à éviter dans les demandes et donc d’autres à privilégier. Les barèmes imposant des cartes scolaires siphonnent les postes dans la zone où elles sont prononcées d’autant plus quand les mouvements sont étriqués. Cela veut donc dire que les collègues en carte scolaire vont pouvoir faire des voeux avec une meilleure connaissance du mouvement que les autres ayant dû composer leurs demandes sans ces informations.
Qu’allez-vous donc faire pour rétablir l’équité ? Interdire aux collègues en carte scolaire de faire d’autres vœux que les 3 vœux automatiques : établissement du poste supprimé, commune du poste supprimé et département Guadeloupe ?
Il nous semble qu’ils ont pourtant le droit de faire d’autres vœux ! Mais dans ce cas, comment préserver l’équité avec les autres candidats ?
M le Recteur, il nous semble qu’une seule solution existe et qu’elle est composée au minimum de 2 éléments tels que nous l’expliquons depuis plusieurs échanges :
Ainsi, tout le monde disposera de tous ces éléments. C’est le cas pour le 1er degré (CTA prévu en visioconférence et date reculée). Avez-vous moins de considérations pour les collègues du second degré ?
Tous les collègues avec qui nous sommes en contact, y compris à l’autre bout du globe, préféreraient attendre plutôt que de muter en aveugle (pas de liste de postes vacants, pas de liste de cartes scolaires, pas de liste de postes à complément de service).
M Recteur, c’est la vie des collègues et de leurs proches qui est en jeu.
Le Recteur de Guadeloupe par la voix du Secrétaire Général a transmis une réponse au SNEP-FSU. Cependant, elle ne répond pas à nos questions concernant la circulaire intra et semble nous accuser de ne pas privilégier le dialogue social. Au contraire, l’administration semble en apparence s’en prévaloir. Laissez-nous essayer d’approfondir un peu cela !
M le Recteur, notre organisation syndicale dialogue avec votre administration très très régulièrement. Vous le savez ! Les réponses de M le SG ne sont pas systématiques mais souvent suivies d’actions. Nos demandes sont souvent entendues et nous l’en remercions. Mais pourquoi la philosophie qui nous anime ne semble pas, elle, être reprise ? Celle d’un service public où l’équité et la transparence seraient réelles ! Où la gestion des ressources humaines serait rationnelle et non basée sur l’émotion ! Les règles et le contrôle, collectifs, plutôt que soumis à l’arbitraire de quelques agents ? La suspicion naît d’un possible arbitraire. La décision individuelle est par essence suspectée d’arbitraire ! La seule solution est le travail collectif à condition qu’il s’extirpe des guerres syndicales. Pour cela, il faut des chiffres pour éclairer la décision ! C’est à notre sens le travail de l’administration. La prise de décisions collectives dont notre organisation syndicale fait partie en sera simplifiée ! Par contre l’opacité que vous êtes en train de faire naître à tous points de vue (mouvement, promotions, ….) aura l’effet inverse ! Celui, comme le redoutait les Gaullistes et les communistes en 1945 lors de la création après guerre du statut de la fonction publique et du paritarisme, d’une fonction publique de copains où la cooptation sera la règle faute de contrôle collectif ! Il va sans dire que les commissions de recrutement sur désignation sans représentant des personnels élus ne sont pas des instances de contrôle collectif ! Comme nous l’avons dit à M le SG en CTA LDG, une commission de gens cooptés par d’autres gens cooptés pour en coopter d’autres, c’est une blague ! Pas une gestion du personnel dans l’intérêt du service public !
Le SNEP-FSU Guadeloupe conteste actuellement la circulaire de mutation intra sur plusieurs points. Il a écrit au recteur et à ses services pour tenter d’obtenir des modifications. Plutôt que d’engager un dialogue, le rectorat a unilatéralement décidé de re publier à l’identique pour la 3ème fois la circulaire sans même une réponse. Rien ne l’obligeait pourtant à le faire vite. Les autres académies sont en train de repousser l’ouverture de leur serveur pour les mutations au 31 mars.
L’autoritarisme semble petit à petit remplacer le paritarisme !
Pour rappel, le SNEP-FSU avait obtenu la semaine dernière le retrait de la circulaire intra car comme le CTA Ligne Directrice de Gestion ne s’était pas tenu, la circulaire ne pouvait être publiée. Ce n’est, par conséquent, que grâce à cette erreur que nous avions pu connaître le contenu de la circulaire de mutation intra avant sa publication et tenter de faire modifier certains éléments :
1- Les dates présentes sur la circulaire annoncent une ouverture du serveur de mutation avant que le CTA postes ne se soit tenu.
Pour rappel, ce CTA poste valide les mesures de cartes scolaires (postes supprimés) actées en CA dans les EPLE. Il se tient nécessairement après le CTA DHG qui, lui, doit valider les Dotations Horaires Globales transmises aux établissements. L’ouverture du serveur ce lundi 23 mars est donc plus que prématuré. En effet, les personnels prioritairement concernés par les campagnes de mutations sont ceux en carte scolaire. Ils doivent nécessairement participer à cette opération. Personne ne sait à l’heure actuelle qui sont ces personnels car le CTA DHG ne s’est pas tenu. Le CTA postes encore moins. Un comble ! Les autres académies repoussent pourtant ces dates d’ouverture du serveur au 31 mars …
2- l’absence dans la partie 6 de la circulaire intra intitulée “Demandes relevant d’une priorité légale” de mentions explicites concernant certaines priorités légales : (Art 2 du Décret n° 2018-303 du 25 avril 2018 et art 60 de la Loi n° 84-16 du 11 janvier 1984)
Tous les éléments de barèmes relevant des priorités légales doivent être présents dans la circulaire qui fait foi. Le renvoi vers les annexes en début n’est pas suffisant et ne permet pas de clairement déterminer quels sont les éléments de barème qui font partie des priorités légales ou non.
Le SNEP-FSU souhaitait, par conséquent, que tous les éléments relevant des priorités légales présents dans les décrets et loi précitées soient logiquement cités dans la partie 6 : “Demande relevant d’une priorité légale”. A moins que l’académie décide que ce ne sont plus des priorités légales, ce qui ne manquera pas de poser des problèmes juridiques.
3- un changement de barème notoire, celui concernant les stagiaires ex titulaires :
Entre la campagne de mutation 2018-2019 et celle de 2019-2020 nous avons noté une inflation de 200 % pour cette bonification. C’est à dire qu’aujourd’hui la bonification attribuée à cette situation dépasse celles accordées aux situations répondant aux priorités légales familiales.
Par exemple, en dehors de tout autre bonification un.e célibataire stagiaire ex titulaire (titulaire d’un autre corps avant obtention du concours interne) aura un meilleur barème qu’un.e enseignant.e titulaire avec conjoint.e en activité (public ou privé) en Guadeloupe continentale et 3 enfants !
Ce changement nous paraît contraire au minimum à l’esprit de la loi qui vise à éviter les séparations ou favoriser les rapprochements familiaux dans les opérations de mutation. Ce barème pourrait provoquer des séparations familiales afin de favoriser des agents sans charge familiale !
Le SNEP-FSU souhaitait, par conséquent, revenir à un barème de 100 pts pour la bonification expérience tel qu’il existait l’année passée. Cela replacerait logiquement cette bonification juste en dessous du barème du rapprochement de conjoint sur le voeu Guadeloupe continentale (100,2 pts).
3- une remise en main propre des arrêtés d’affectation des TZR au rectorat.
Le SNEP-FSU a rappelé que la pratique réglementaire pour toutes transmissions aux TZR est l’envoi dans le RAD. Le SNEP-FSU souhaitait par conséquent que ce passage soit modifié pour respecter là encore les pratiques réglementaires et nationales.
4- un contournement de la logique protectrice et statutaire de la carte scolaire pour les personnels :
Depuis l’année passée, les règles académiques pour les cartes scolaires ont été modifiées. Auparavant, dès que la quotité de service sur un poste passait sous les 18 ou 20 h (pour l’EPS) le poste était supprimé et recréé en poste avec un complément de service défini. Si un poste à complément de service passait sous les 9h ou 10h (pour l’EPS) le poste était supprimé car la quotité de service sur le complément de service ne pouvait être plus importante que sur le poste lui-même. Depuis l’année passée, l’administration rectorale s’est affranchie de prononcer des cartes scolaires même lorsque les quotités deviennent inférieures à celles des compléments de service. Les compléments de service ne sont plus pérennes et varient donc chaque année pour ces postes. Cela veut donc dire que l’administration prive ces collègues de la bonification carte scolaire qui leur permettrait de retrouver un poste à proximité de celui réduit à peau de chagrin tel que c’est pratiqué dans les autres académies. Pire c’est l’arbitraire qui prédomine maintenant dans le choix de prononcer ces cartes scolaires ou non avec toutes les dérives possibles de harcèlement, … Cela a 2 conséquences pour nos collègues : soit subir cette précarité croissante sur ces postes s’ils n’ont pas le barème pour muter à proximité ou soit obliger les collègues à muter en perdant le bénéfice de leur ancienneté de postes. C’est intolérable ! Le SNEP-FSU Guadeloupe demande par conséquent un retour aux règles de mesure de carte scolaire appliquées dans toutes les académies.
Le SNEP-FSU continuera de contester cette circulaire. Des recours sont dores et déjà envisagés. Nous vous tiendrons rapidement au courant des suites qui seront données.