Communiqué de presse : Le rectorat de Guadeloupe aurait-il du mal avec les évaluations et recommandations officielles ?

L’inspection générale (IG) a étrillé le dispositif choc des savoirs lors d’un rapport publié le 17 juin 20251. Il y parle de “dérive des continents” pour mieux illustrer l’élitisme occasionné par ce dispositif qui creuse les écarts entre les élèves alors qu’il avait pour but de les réduire. Il s’agit pourtant d’un corps d’inspecteurs chargés d’évaluer les politiques éducatives peu habitué à faire dans le sensationnel et le revendicatif. 

L’alarme aurait donc dû être suffisamment retentissante pour que le rectorat de Guadeloupe, confronté à une énorme difficulté scolaire (maltraitée par le choc des savoirs) abandonne ce dispositif. En effet, celui-ci avait également la très mauvaise conséquence parmi de nombreuses autres, comme le révélait aussi l’IG, de compliquer les emplois du temps dans les établissements scolaires au point de placer les séances d’EPS encore davantage sur les heures chaudes de la journée. Le comble sous un climat tropical ! Pourtant des recommandations existent de la part de santé publique France et sont même consignées dans un article publié sur son site le 15 avril 20252 :  

  • éviter les exercices à l’extérieur en les remplaçant par des séances en salles
  • programmer les séances d’entraînement aux heures les plus fraîches de la journée, tôt le matin
  • permettre un accès facile et illimité aux points d’eau et d’ombre
  • favoriser les stratégies d’hydratation individuelles.

Ces évaluations et recommandations officielles ne s’appliquent-elles pas en Guadeloupe ? Ne sont-elles qu’à destination des élèves de l’hexagone ? Les enseignants d’EPS et leurs supérieurs hiérarchiques de Guadeloupe ne suivant pas ces recommandations sont-ils couverts en cas d’accident suite à des hyperthermies malignes ou autres complications dues à la chaleur (Insolation, forte déshydratation, malaise, nausée, vertige, arrêts cardiaques,  etc…) ?

Si nous posons ces questions c’est que nous apprenons lors de cette rentrée 2025 que les lettres de mission du rectorat de Guadeloupe à destination des chefs d’établissements demandent à ce que le dispositif du choc des savoirs pourtant  élitiste et néfaste pour la réussite et la santé des élèves guadeloupéens soit non seulement maintenu en classe de 6eme et 5eme mais s’étende en 4eme et 3eme. 

En EPS, la conséquence sera encore plus de séance en pleine chaleur néfastes à la santé et au plaisir de pratiquer des élèves. Rappelons le,

  • l’’EPS est le seul lieu où 100% de chaque classe d’âge pratique de l’activité physique.
  • chaque établissement doit disposer de ⅔ d’installations couvertes3 qu’elles soient intra muros ou à proximité. Ce n’est quasiment jamais le cas en Guadeloupe.4 
  • les températures sur les installations extérieures et notamment les plateaux sportifs atteignent chaque jour plus de 40°c sur la plage horaire 11h-15h
  • Le rayonnement UV est extrême sur les installations extérieures et notamment sur les plateaux sportifs et occasionne des dommages irréversibles à la peau.  

Le SNEP-FSU Guadeloupe revendique qu’un principe de base soit appliqué : 

Aux heures chaudes, un seul enseignant et une seule classe par installation couverte disponible et disposant de points d’eau suffisants

Cela permettra, quelque soit l’activité programmée, en accord avec le projet EPS de l’établissement et les programmes nationaux, d’aménager la pratique (échauffement, retour au calme, exercices et activités ne requérant pas d’espace spécifique, …) sous un espace couvert. 

Par ailleurs, à l’heure où le recteur a reconnu en CSA le 4 septembre 2025 que la chaleur dans les salles de classe posait un véritable problème de réussite scolaire et que par conséquent un plan de climatisation des salles de classes devaient voir le jour, la couverture des plateaux sportifs intra muros incluant la pose des panneaux solaires pourrait faire d’une pierre deux coups ! Rafraichir les espaces sportifs tout en réduisant la facture de la climatisation des salles de classe. N’est ce pas d’ailleurs le modèle énergétique choisi par le rectorat de Guadeloupe avec l’investissement dans des ombrières solaires sur son parking ? 

Contact : Emmanuel ROUBLOT, Secrétaire académique, 0690 980 988

 

 

 

20250914-CP-SNEP-FSU-Guadeloupe-Le-rectorat-de-Guadeloupe-aurait-il-du-mal-avec-les-evaluations-et-recommandations-officielles-1-2

 

 

  1. https://www.cafepedagogique.net/2025/06/17/le-rapport-qui-accable-les-groupes-de-niveaux-de-gabriel-attal/ ↩︎
  2. https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/climat/fortes-chaleurs-canicule/documents/article/chaleur-et-performance-sportive-quels-moyens-pour-limiter-les-risques-encourus ↩︎
  3. https://www.snepfsu-guadeloupe.net/2015/11/05/rapport-snep-guadeloupe-etat-des-lieux-des-installations-sportives-scolaires/ ↩︎
  4. https://www.snepfsu-guadeloupe.net/2015/11/05/rapport-snep-guadeloupe-etat-des-lieux-des-installations-sportives-scolaires/ ↩︎

Un nouvel arrêté pour l’EPS au DNB

 

Face au recul de la place de l’EPS constaté dans les collèges, LP et lycées concernant les évaluations et horaires d’enseignement, le SNEP-FSU réagit. Il invite la profession à reprendre en main son métier et par conséquent un de ses aspects : l’évaluation du cursus des élèves en EPS.

Il publie pour cela un nouvel arrêté créant un Diplôme National du Brevet alternatif et demande au ministre Blanquer de le publier à son tour : Arrêté du 17/01/2019 – DNB alternatif EPS

Le SNEP-FSU invite les enseignants d’EPS à s’en emparer et à s’appuyer dessus pour mettre en œuvre leur projet d’EPS pour l’année 2019-2020.

Une évaluation spécifique de l’EPS

Le DNB étant le dernier examen commun pour tous les élèves, il est indispensable qu’une évaluation spécifique du cursus d’EPS puisse y être présente. Cette visibilité doit permettre de redonner son importance à notre discipline et fournir un point d’appui aux équipes afin d’offrir aux élèves un cursus commun quelque soit leurs origines sociales, réussites scolaires, territoires, … L’enjeu est grand pour les élèves en terme de santé, d’accès à la culture des APSA, développement moteur et de gestion de leur activité physique tout au long de leur vie.
Le décret propose donc une évaluation spécifique de l’EPS au DNB sur 100 pts obtenus par la somme des évaluations de 5 APSA.

Un équilibre entre les APSA mais aussi entre découverte et approfondissement

5 APSA seront évaluées sous forme de Contrôle en Cours de Formation (CCF) pendant le cycle 4 avec un minimum de 40 h de pratique.
Parmi elles :

  • 3  APSA seront nécessairement évaluée en 4ème et 3ème,
  • une activité artistique,
  • une activité d’approfondissement (60 h de pratique).

Une épreuve issue d’un processus co-constructif entre les enseignants visant à permettre à la profession de se réapproprier son métier

Dans le principe des programmes alternatifs, ce DNB alternatif est le fruit d’échange au sein de la profession pour lequel le SNEP-FSU assume son rôle d’animateur du débat. Des retours critiques peuvent être fait via chaque secrétariat académique et seront systématiquement transmis aux secrétaires nationaux en charge de ce dossier. Des amendements interviendront alors et de nouvelles versions pourront voir le jour une fois les premiers bilans de mis en œuvre effectués.

Ce décret doit être mis en œuvre le plus largement possible par les équipes car il doit permettre à la profession de se réapproprier son métier et par conséquent de mettre en œuvre ce qu’elle conçoit comme répondant le mieux aux besoins des élèves.

Le SNEP-FSU invite, par conséquent, les équipes à mettre à jour leurs projet d’EPS pour dores et déjà, dès la rentrée prochaine, préparer leurs élèves à cette épreuve du DNB alternatif d’EPS.